Etude OpinionWay pour Microsoft France
Issy-les-Moulineaux, le 1er avril 2021 – Un an après le début de la crise et le premier confinement, l’institut OpinionWay a interrogé pour Microsoft France1 les DRH français sur la transformation de leur rôle, et la responsabilité de l’entreprise dans l’épanouissement de ses collaborateurs au travail. Alors que de nouvelles habitudes ont bouleversé le rapport au travail, il s’agissait d’appréhender l’impact de ce nouveau paradigme sur les décideurs RH, et étudier la place qu’y tient le numérique.
Parmi les enseignements, l’étude révèle :
- Une évolution marquée de la position des DRH sur le sujet du télétravail, de la défiance à la confiance, notamment grâce au numérique : près de 9 DRH sur 10 jugent que la performance a été préservé avec le télétravail
- Un consensus entre les actifs français et les DRH sur l’importance du lien social et son rôle clé dans l’avenir du travail au cœur d’une nouvelle forme d’harmonie : la majorité des RH (65%) cite l’ambiance entre collègues comme principal levier de bonheur au travail
Les deux confinements ont fait évoluer la perception du télétravail au sein des entreprises mais pas seulement.
Si le premier volet de l’étude avec OpinionWay conduit en début d’année auprès des actifs français met en exergue que le lien social s’affirme comme la condition du bonheur des Français au travail, les DRH ont aussi fait évoluer leur perception et accueillent les nouvelles pratiques collaboratives comme un moyen de concilier épanouissement personnel et professionnel.
Organisation du travail : le code a changé
En l’espace de quelques mois, le recours massif au télétravail a poussé les entreprises, les collaborateurs et les DRH à s’adapter à un nouvel environnement de travail et de collaboration. Cette période inédite a aussi accéléré l’adoption d’outils numériques afin d’assurer la continuité des activités.
Les deux confinements ont conduit à l’émergence de nouvelles formes de travail hybrides, mêlant présentiel et distanciel. Une transformation de l’organisation du travail qui a permis de lever certaines réticences et de contribuer, pour nombre d’entreprises, au développement d’une nouvelle culture davantage fondée sur la confiance et le bien-être des collaborateurs.
- Près de la moitié (46%) des RH estime qu’il serait bénéfique pour leur entreprise d’étendre les possibilités de travail à distance
- 75% des RH estiment que le télétravail a été apprécié par les collaborateurs.
- Seuls 14% des DRH interrogés jugent que la performance des collaborateurs a chuté avec le télétravail
Adopté par de nombreuses entreprises avec la crise sanitaire, le télétravail est davantage plébiscité par celles opérant dans le domaine des nouvelles technologies, du numérique et de l’innovation.
- Aujourd’hui, 66% des RH travaillant dans l’univers technologique sont plus ouverts à l’idée d’étendre les possibilités de travail à distance que les autres (42%).
- Un avis partagé par les RH des très grandes entreprises (58%).
« Les résultats de ce deuxième volet de l’enquête indiquent l’émergence, en entreprise, d’une certaine vision du bonheur que j’appellerais volontiers le « bonheur des Anciens », par opposition au « bonheur des Modernes ». Etre heureux, au sens des Anciens, c’est trouver sa place dans un ensemble, « être bien », y apprécier les êtres et les relations, sans nécessairement aspirer à changer les choses, à les améliorer ou à se dépasser. Etre heureux, au sens des Modernes, c’est moins « être dans le bain » du bonheur que « se jeter à l’eau » : chercher la reconnaissance ou la performance, chercher à se dépasser toujours un peu plus. Quand on voit, par exemple, l’importance accordée à des notions comme « l’ambiance » ou le « bien-être », on peut observer que cette conception du bonheur des Anciens, sous sa forme certes contemporaine, l’emporte sur une conception plus moderne du bonheur au travail comme dépassement de soi. En assumant de rechercher le bien-être des collaborateurs, les DRH se situent dans cette perspective du « bonheur des Anciens ». commente Charles Pépin, philosophe et romancier. « On observe enfin une note optimiste un peu plus prononcée que ce que l’on aurait imaginé, comme si les français, dans leur rapport au travail et même au télétravail, se sentaient capables de s’adapter voire d’être créatifs pour faire face à la crise. »
Le numérique : allié des actifs et des DRH
Si le télétravail est une pratique bien ancrée, avant la crise, elle concernait seulement 34% des entreprises de 50 salariés et plus contre 91% aujourd’hui. Bien que la crise sanitaire ait accéléré la digitalisation des entreprises, toutes les organisations ne disposaient pas des mêmes prédispositions ou de la même culture d’entreprise face au numérique. Devenus indispensables, les outils numériques ont également permis de répondre aux problématiques liées à l’isolement en réinventant le lien social à distance.
81% des RH considèrent que le numérique a été un allié pour aider les collaborateurs dans la gestion de la crise et 88% affirment que le développement du numérique est indispensable.
- La crise a entraîné une évolution des priorités RH en 2021 : 29% prévoient de mettre à disposition de nouveaux équipements ou de renouveler les leurs en 2021 et 27% d’organiser des formations aux outils numériques.
- Dans au moins 22% des entreprises interrogées, une partie des collaborateurs a dû télétravailler sans être correctement équipée par l’entreprise.
- Pour 72% des RH travaillant dans des entreprises du secteur des nouvelles technologies, du numérique et de l’innovation, le développement du numérique permet un renforcement du lien social, contre seulement 48% pour les RH des autres secteurs.
« Cette étude auprès des décideurs RH nous confirme que le capital humain reste la clé de la performance de l’entreprise. Microsoft croit en un bureau du futur plus hybride, où il n’est plus question d’opposer le travail à distance et le travail en présentiel, mais de bénéficier du meilleur de ces deux mondes. Les qualités du numérique – interaction à grande échelle, ubiquité et intelligence artificielle -permettent non seulement de nouveaux services accessibles à tous les salariés quel que soit leur horaire et lieu de travail, mais aussi la réunification des collaborateurs sur site avec ceux à distance. Dans ce monde hybride, les outils numériques nous assurent que les interactions humaines s’ancrent bien au cœur de notre quotidien professionnel. », précise Nadine Yahchouchi, directrice de l’entité Microsoft 365 de Microsoft France.
Le lien social : dénominateur commun
Interrogés sur les leviers du bonheur au travail, les actifs français et les DRH ne partagent pas les mêmes perceptions. En effet, sondés dans le cadre du premier volet de l’étude les actifs français plaçaient le goût du travail bien fait et la quête de sens, notamment chez les plus jeunes, parmi les critères fondamentaux de leur épanouissement.
- Si le goût du travail bien fait contribue pour 38% des actifs à leur bonheur, seuls 7% des DRH estiment qu’il y participe. Il existe donc un profond décalage entre la réalité quotidienne (et les besoins) des collaborateurs et la vision des RH. Les actifs ont à cœur de bien faire leur travail et apprécient de voir les résultats de leurs efforts. Disposer des moyens adaptés et performants pour bien faire son travail semble donc plus important pour les collaborateurs que ce que pourraient penser les RH.
- 40% des actifs français interrogés dans le premier volet, estiment que le travail doit d’abord avoir du sens avant de leur plaire, un enjeu qui n’est pas perçu de la même manière par les décideurs RH puisque seuls 12% d’entre eux citent ce sentiment comme un des facteurs du bonheur au travail.
Bien que la perception des leviers du bonheur au travail diverge, les actifs français ainsi que les DRH s’accordent sur un point : l’importance du lien social et son impact sur le bonheur des collaborateurs en entreprise. Lors de notre première étude, 4 actifs sur 101 ont cité le lien social comme un ingrédient clé du bonheur au travail. En effet, les problématiques posées par la crise sanitaire ont été nombreuses et ont amené les Français à se questionner sur ce qui les rendait heureux au travail. La qualité des relations a un impact sur la performance des Français au travail mais également sur leur bonheur, un point sur lequel tous s’accordent.
- Pour les RH, parmi les principaux éléments qui rendent les collaborateurs de leur entreprise heureux au travail, l’ambiance entre collègues arrive largement tête (65%).
Chief Happiness Officer : un métier d’avenir ?
Si la question relative au bien-être des collaborateurs en entreprise n’a pas attendu le confinement pour voir émerger des initiatives, la crise sanitaire et son impact sur la vie personnelle et professionnelle des actifs a engendré une véritable prise de conscience des entreprises et un changement culturel. Ainsi, 95% des DRH français estiment que l’entreprise a pour mission de s’assurer du bonheur au travail des collaborateurs. Pour 72% des DRH, il s’agit même d’une des principales missions de l’entreprise
Contribuer à offrir un espace de lien social ouvert se révèle donc être une mission prioritaire pour aujourd’hui et pour demain, quelle que soit la forme de travail adoptée (télétravail, hybride, présentiel, work near home…)
- 93% des décideurs RH estiment que le bonheur au travail était déjà un enjeu important avant la crise, voire prioritaire pour la moitié d’entre eux. Un enjeu qui s’est renforcé avec la crise pour 53% des RH.
- 46% des RH des très grandes entreprises (+250 collaborateurs) estiment que le bonheur des collaborateurs est l’un des principaux rôles de l’entreprise vs 31% pour les entreprises avec un effectif de 50 à 99 personnes. Cet écart, de prime abord contrintuitif, semble traduire la volonté des RH des grands groupes de créer du lien et de faire valoir l’humain, un besoin d’autant plus nécessaire quand les équipes sont plus nombreuses et démultipliées géographiquement.
« Avec un effacement des frontières entre la sphère personnelle et la sphère professionnelle occasionné par le télétravail, l’enjeu du bonheur est d’autant plus important : être heureux dans son travail (mais aussi grâce à son travail) c’est être heureux dans sa vie privée. Les DRH l’ont bien intégré. Ce n’est pas pour rien qu’une majorité d’entre eux considère que c’est le rôle de l’entreprise de s’assurer non seulement du bien-être au travail des collaborateurs, mais également de leur bonheur de manière générale. La prise en compte des éléments extérieurs à l’activité professionnelle, le fait de s’adapter aux situations personnelles des collaborateurs est devenu un impondérable pour l’entreprise. Ignorer les difficultés de garde d’enfants des parents ou encore les problèmes d’isolement social et de coup de blues des plus jeunes n’est plus une option. Le précieux lien social qu’offre l’entreprise, aujourd’hui maintenu grâce aux outils numériques, est une des solutions qu’ils apportent à leurs collaborateurs. », ajoute Eléonore Quarré, directrice d’études au département Opinion, Politique & Corporate d’OpinionWay
Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante : « Etude OpinionWay pour Microsoft France » et aucune reprise de l’enquête ne pourra être dissociée de cet intitulé.
Méthodologie
1L’étude a été menée par l’institut Opinion Way pour Microsoft France auprès d’un échantillon de 302 responsables ou directeurs / directrices des Ressources Humaines d’entreprises de 50 salariés et plus.
L’échantillon est représentatif des entreprises de 50 salariés et plus et a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région d’implantation.
- Les interviews ont été réalisées par téléphone sur système CATI (Computer Assisted Telephone Interview)
- Les interviews ont été réalisées du 22 décembre 2020 au 15 janvier 2021.
- Opinion Way rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d’incertitude : 2,5 à 5,7 points au plus pour un échantillon de 300 répondants.
OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.
1Le lien social est un ingrédient clé du bonheur au travail pour 4 actifs sur 10 (40%)