Retour sur le Demo Day qui réunissait dans les locaux de Station F, à Paris, les startups de la troisième promotion de l’Environmental Startup Accelerator. Et ce, au terme d’un semestre d’accompagnement intensif par les équipes de Microsoft et de ses partenaires. Qu’en retiendra-t-on ? Moyennant une organisation en écosystème efficace et une bonne dose d’implication, il est possible de développer des solutions qui marchent pour répondre aux grandes problématiques environnementales de notre temps. Et c’est déjà beaucoup !
L’Environmental Startup Accelerator ? Depuis sa création en 2021, ce programme a été un moteur d’innovation, avec 28 startups soutenues, qui sont parvenues à lever au total 45 millions d’euros pour développer leurs projets. Certaines sont devenues des références comme Granular, une plateforme de gestion et de trading pour l’approvisionnement en électricité verte, mais également Vizcab, une plateforme Saas pour mesurer l’empreinte carbone des constructions ou encore l’acteur de l’économie circulaire Lizee.
Outre l’économie circulaire, la troisième promotion privilégiait l’efficacité énergétique, la supply chain et l’agriculture durable. « Autant de thèmes pour lesquels la mise en commun des expertises (et des enthousiasmes) se révèle indispensable pour avancer et répondre aux défis environnementaux de notre temps », souligne Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France. Et d’insister sur la cohérence de ce programme avec les investissements dans l’intelligence artificielle annoncés par l’entreprise en mai dernier. Pour mémoire, lors du sommet Choose France, Microsoft avait annoncé son investissement le plus important à ce jour dans l’Hexagone : 4 milliards d’euros dans le développement d’une infrastructure cloud et IA de pointe, dans la formation à l’IA et l’accélération des startups françaises, avec l’ambition de former 1 million de personnes et de soutenir 2 500 startups françaises d’ici 2027.
Pour cette troisième promotion, le jury de l’Environmental Startup Accelerator a sélectionné 10 startups françaises parmi plus de 75 candidatures. Le lancement a eu lieu l’année dernière, à la veille de Noël. Six mois plus tard, les voilà donc réunies à Station F, pour le récit de leur accompagnement intensif.
Honneur d’abord à la jeune pousse qui a gagné le prix du public : CircularPlace, une plateforme SaaS BtoB qui facilite la gestion et la valorisation des produits et des ressources matérielles inutilisées en entreprise, en rendant le réemploi et l’économie circulaire financièrement avantageux. Vincent Rigal, CEO de CircularPlace, résume les bénéfices du semestre : quatre nouveaux clients, sept nouveaux collaborateurs, une levée de fonds d’1,4 million d’euros, etc. Prochaines étapes : une version enrichie de la plateforme, l’expansion à l’international déjà en cours… et l’intégration de l’IA dans l’offre, avec le soutien de Microsoft France bien sûr ! Il faut dire que les résultats de la plateforme de réemploi interne, expérimentée avec Sodexo, sont très parlants. Le niveau des émissions de CO2 évitées est significatif (145 tonnes), tout comme le nombre de produits sauvés du gaspillage (plus de 9000). Surtout, l’économie réalisée est supérieure à 75 000 euros. CQFD !
Autre service très attendu : la réduction du temps nécessaire pour réaliser l’analyse du cycle de vie (ACV) d’un produit, mais aussi du coût de la démarche. Réduire ces contraintes, c’est la mission de Holis, une plateforme d’ACV et d’éco-conception qui permet aux entreprises de tracer, quantifier, améliorer et communiquer les performances socio-environnementales de tous leurs produits. La startup a pu profiter de l’appui du groupe Bel, avec lequel elle a réalisé un test notamment. « Avec l’apparition de nouvelles réglementations, comme l’affichage environnemental en France, le passeport numérique des produits européens, qui détaille la traçabilité, la durabilité, les matériaux utilisés d’un produit, ou encore la directive européenne CSRD, applicable depuis début janvier 2024 et qui vise à encourager le développement durable des entreprises, le besoin d’ACV, est croissant », expliquait L’Usine nouvelle. Le CEO de Holis, Martin Besnier, précise : « Notre intention est donc double : répondre à toutes ces mises en conformité, dans différents secteurs, que ce soit le textile, l’agroalimentaire, l’électroménager, l’automobile ou encore l’industrie minière, tout en permettant à nos clients d’améliorer leurs produits, en identifiant des pistes d’éco-conception viable ».
Le logiciel de simulation hydraulique nouvelle génération pour des constructions résilientes au changement climatique de Kraeken s’inscrit également dans cette volonté d’efficacité durable. Et qui de mieux que Suez consulting pour accompagner Priscille Beguin et son équipe dans ce semestre d’accélération. Premier secteur intéressé par des données de qualité : la bancassurance, à laquelle les inondations ont coûté plus de 50 milliards d’euros en 2023. C’est dire l’intérêt de la solution, bientôt disponible sur Microsoft Azure Marketplace, qui a considérablement évolué en six mois d’accélération. Elle tourne deux fois plus vite, répond désormais aux attentes de cybersécurité de ses clients, est déployée sur tout le territoire national, etc. Un partenariat est en cours de finalisation avec Suez Digital Solution, Schneider Electric et Capgemini. En cours également : une levée de fonds de deux millions d’euros.
Pour cette édition 2024 de l’accélérateur, l’agriculture durable était représentée par quatre entreprises, dont Hyperplan et Cybeletech. La première sécurise la croissance de l’ensemble de la chaîne agroalimentaire avec des informations fiables et en temps réel sur la production végétale ; la seconde exploite l’analyse de données massives et l’intelligence artificielle pour modéliser le comportement des plantes en temps réel et aider les entreprises agricoles à prendre des décisions éclairées.
L’expert Éric Marty, de Demeter, acteur européen majeur de l’investissement en capital risque, capital développement et infrastructure dans la transition énergétique et écologique, a présenté les défis de l’agriculture durable, sans doute moins connue que d’autres secteurs pour ses startups. Et pourtant, les besoins sont chaque jour plus importants. Et la technologie : cloud, IA, Iot et capteurs notamment, devient centrale pour le progrès dans nos assiettes. Et sur la planète.
Bref, à l’image des dix startups de la nouvelle promotion, l’utilité de l’Environmental Startup Accelerator est indéniable !
Sixtine d'Argenlieu
