Microsoft annonce une importante expansion du laboratoire de recherche de Montréal et un nouveau directeur

Microsoft envisage d’agrandir de manière considérable son laboratoire de recherche de Montréal et a embauché Geoffrey Gordon, un expert en intelligence artificielle de renom, au poste de nouveau directeur de recherche du laboratoire.

L’entreprise a déclaré mercredi qu’elle espère doubler la taille du laboratoire Microsoft Research Montreal au cours des deux prochaines années et employer autant que 75 experts techniques. L’expansion aura lieu alors que Montréal devient un centre mondial reconnu pour ses percées dans les domaines de l’apprentissage artificiel et de l’apprentissage profond, qui constituent des éléments clés des progrès en intelligence artificielle.

« En ce moment, en ce qui concerne l’intelligence artificielle, Montréal est réellement l’une des villes les plus intéressantes », mentionne Jennifer Chayes, technicienne et directrice générale de Microsoft Research New England, New York City et Montreal.

Lors d’une rencontre au Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre du Canada Justin Trudeau et le PDG de Microsoft, Satya Nadella, ont discuté de l’investissement continu de Microsoft au Canada et de l’expansion du laboratoire de Montréal, y compris l’embauche de Gordon.

Mme Chayes souligne que M. Gordon, actuellement professeur en apprentissage artificiel à l’Université Carnegie-Mellon, était le candidat tout indiqué pour ce poste parce qu’il s’intéresse autant à la recherche fondamentale en intelligence artificielle qui aborde les principaux enjeux de cette discipline, qu’à ses applications concrètes qui pourront rapidement être mises en œuvre dans les utilisations grand public.

Jennifer Chayes

« Le travail de Geoffrey est lié aux recherches que nous souhaitons mener pour permettre l’intégration de l’intelligence artificielle dans les produits Microsoft d’aujourd’hui et de demain, dit-elle. En plus de nous aider à améliorer nos produits, il sera aussi en mesure de préparer le terrain afin que l’intelligence artificielle nous épate bientôt par ses accomplissements. »

Mme Chayes a également mentionné que l’expertise, aussi vaste qu’approfondie, en intelligence artificielle de Geoffrey Gordon constituera un atout précieux pour le laboratoire. Elle a ajouté qu’il est un expert en apprentissage par renforcement, qui permet aux systèmes d’apprendre par essais et erreurs, et qu’il a également mené des recherches révolutionnaires dans les disciplines de la robotique et du traitement du langage naturel. La capacité à regrouper tous ces domaines d’expertise est cruciale à la création de futurs systèmes d’intelligence artificielle perfectionnés.

« Puisque nous souhaitons que notre laboratoire d’intelligence artificielle touche plusieurs domaines, Geoffrey est la personne idéale à qui confier la direction de la recherche. Il sera en mesure de mener la recherche fondamentale sur laquelle reposera la prochaine génération d’intelligence artificielle, » assure-t-elle.

Gordon a précisé qu’il s’intéresse en particulier à la création de systèmes d’intelligence artificielle dotés de ce qui pourrait s’apparenter à de la réflexion à long terme : soit la capacité à élaborer un plan cohérent pour résoudre un problème ou à prendre plusieurs mesures en fonction d’indices reçus en cours de route. Il s’agit d’un processus cognitif inné chez l’humain, mais qui est actuellement à l’état d’ébauche dans la plupart des systèmes d’intelligence artificielle.

Au cours des dernières années, les systèmes d’intelligence artificielle ont appris à exécuter des tâches individuelles. Grâce à l’amélioration des données, à la puissance de calcul et aux algorithmes, ils peuvent très bien reconnaître des images ou comprendre des mots dans une conversation.

Aujourd’hui, des chercheurs comme M. Gordon étudient des façons d’utiliser ces compétences afin de créer des systèmes complexes qui améliorent le travail des gens. Par exemple, un système qui saurait bien repérer des indices d’après ce qu’il voit et entend afin d’anticiper le moment idéal pour intervenir et apporter son soutien serait plus utile que celui qui nécessite qu’une personne demande de l’aide pour une tâche donnée lorsqu’elle en ressent le besoin.

« Dans certains cas, nous obtenons une capacité surhumaine à reconnaître certaines tendances et dans des domaines très restreints, à planifier en fonction de ces observations », affirme-t-il. « Mais il est étonnamment difficile de faire le rapprochement entre les deux, soit d’enseigner un concept à une IA pour qu’elle établisse une série de raisonnements à partir du concept acquis. »

Microsoft a commencé à développer sa présence dans le domaine de la recherche à Montréal l’année passée, lors de son acquisition de Maluuba, une jeune entreprise spécialisée en apprentissage profond.

L’équipe de chercheurs de Microsoft à Montréal a déjà accompli des progrès considérables dans des disciplines d’IA essentielles pour les types de systèmes imaginés par M. Gordon. Cela comprend des avancées en compréhension automatique, soit la capacité à lire un document et à fournir des renseignements sur celui-ci dans un langage simple, ainsi que dans les méthodes visant à apprendre aux IA à accomplir des tâches complexes, comme diviser de grosses tâches en plusieurs petites tâches pouvant être attribuées à différentes entités.

Gordon précise que ce nouveau poste l’intéressait en raison des travaux effectués par l’équipe de Montréal et de la perspective de collaborer avec la communauté d’IA montréalaise dans son ensemble.

« En recherche, nous sommes tous des nains sur des épaules de géants, pour emprunter l’expression d’un géant, et c’est encore plus vrai à l’ère moderne », affirme M. Gordon.

La ville est devenue un foyer d’avancées en IA grâce à une présence marquée de chercheurs et d’intellectuels ainsi qu’à des engagements du gouvernement en matière de financement.

Yoshua Bengio

Yoshua Bengio, pionnier de l’IA et dirigeant de l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal, affirme que la présence de M. Gordon et l’expansion du laboratoire Microsoft aideront la communauté d’IA de Montréal à poursuivre sa lancée amorcée au cours des dernières années. Selon lui, le champ d’intérêt de M. Gordon (soit des systèmes d’IA capables d’apprendre à accomplir des tâches complexes) est complémentaire au travail auquel lui et d’autres membres de la communauté se consacrent.

« C’est l’une des forces de Montréal », soutient M. Bengio, qui est également conseiller en intelligence artificielle auprès de Microsoft.

Joëlle Pineau, professeure agrégée d’informatique à l’université McGill et directrice du laboratoire FAIR (laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Facebook) à Montréal, affirme être ravie d’apprendre que M. Gordon fera partie de l’écosystème d’intelligence artificielle de Montréal.

« Sa présence enrichira profondément la communauté de l’intelligence artificielle de Montréal », déclare-t-elle avec certitude.

Quant à Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada, il affirme avoir hâte de voir les travaux qu’entreprendront M. Gordon et l’équipe de Microsoft Research Montreal.

« Je suis heureux que les investissements de notre gouvernement en innovation et en compétences permettent au Canada de demeurer une destination internationale de choix pour des entreprises d’intelligence artificielle et des chercheurs impressionnants, comme Geoff Gordon », ajoute-t-il.

L’expansion du laboratoire de Montréal s’inscrit dans la longue tradition de Microsoft d’investissement dans les centres de recherche internationaux, notamment aux États-Unis, en Asie, en Inde et à Cambridge, au Royaume-Uni. Mme Chayes fait remarquer que la présence internationale de l’entreprise lui a permis d’attirer et d’embaucher certains des meilleurs chercheurs en intelligence artificielle et dans d’autres domaines au monde. Elle ajoute aussi que cela a contribué à ce que la diversité des expériences et des cultures se reflète dans les systèmes d’intelligence artificielle de Microsoft.

Par exemple, selon Mme Chayes, le fait que Montréal est une ville bilingue pourrait contribuer aux travaux de l’entreprise dans des domaines tels que la traduction et la reconnaissance vocale.

« C’est une culture où l’on passe d’une langue à l’autre, ajoute-t-elle. On se retrouve ainsi avec un environnement très intéressant pour développer des outils de compréhension du langage naturel. »

Veuillez visiter le blog de Microsoft sur l’IA pour lire cette nouvelle en anglais.

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Allison Linn est une rédactrice principale chez Microsoft. Suivez-la sur Twitter.

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