Crise climatique : innover à l’intersection de la technologie et des sciences de l’environnement

Par Kevin Peesker, président, Microsoft Canada 

Les ressources naturelles ne constituent pas seulement le fondement de notre économie mondiale, mais également la base de l’expérience humaine. Nous dépendons d’écosystèmes fonctionnels pour obtenir de l’air pur, de l’eau, de la nourriture, des médicaments, de l’énergie et des matériaux de construction. Toutefois, ces écosystèmes sont menacés ou en déclin.

De nombreuses discussions sur la durabilité se concentrent sur le défi de la production d’énergie durable. Pour étendre sur ce point, il est important de considérer que le tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui alimentent la crise climatique résultent de la destruction des arbres, de la couverture végétale, des tourbières et des plantes ainsi que des écosystèmes côtiers. Pour éviter les pires effets des changements rapides du climat, l’humanité doit à la fois protéger l’environnement tout en réduisant considérablement les émissions de dioxyde de carbone et d’autres GES et en les éliminant de l’atmosphère. La réalité est que la résolution des problèmes liés au carbone de notre planète nécessitera une technologie qui n’existe pas aujourd’hui.

La prochaine décennie doit être une décennie d’ambition et d’action. S’attaquer de front à cette crise nécessitera de nouveaux investissements et une collaboration entre les secteurs privé, public et universitaire. Récemment, Michelle Lancaster, directrice mondiale de la durabilité de Microsoft, s’est entretenue avec Megan Leslie, présidente et PDG du WWF-Canada, et Brian Hong, directeur principal, Impact environnemental et social de Techno nature RBC, pour discuter de l’importance de la durabilité des entreprises et du rôle central que la technologie peut jouer dans la mesure et la vérification des solutions climatiques basées sur la nature.

Défi techno Nature X Carbone du WWF-Canada

Ce panel faisait partie du Défi techno Nature X Carbone du WWF-Canada, qui est parrainé par Microsoft Canada et pris en charge par Techno nature RBC. Pour aider à stimuler les solutions, le défi invite les participants à proposer des idées qui explorent des technologies et des approches abordables, novatrices et conviviales pour simplifier les efforts de mesure du carbone dans la nature menés par la communauté.

Jusqu’à cinq finalistes du programme se verront offrir une place dans le Programme mondial d’entrepreneuriat social de Microsoft et une subvention de 25 000 $ pour soutenir leur participation à la phase de validation du Défi. En fonction des résultats de cette phase, jusqu’à trois récipiendaires finaux seront sélectionnés pour recevoir un contrat pouvant atteindre 100 000 $ pour mettre en œuvre leur technologie sur le terrain aux côtés du WWF-Canada et des partenaires de conservation. Les innovateurs sont encouragés à participer au Défi ici.

En route vers 2030 et 2050

La COP26 de novembre approche à grands pas. Dans le cadre de la conférence, les organisations du monde entier devront partager leurs objectifs de réduction des émissions pour 2030 en vue d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

 Nous sommes fiers d’avoir été l’une des premières grandes entreprises à atteindre la carboneutralité dans nos opérations grâce à la réduction de nos émissions, à l’achat d’énergie renouvelable et à l’investissement dans des crédits compensatoires de carbone. Cependant, avec les progrès effectués par la science et la technologie, nous avons réalisé que cela ne suffit pas. Nous devons être plus ambitieux. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à avoir un bilan carbone négatif d’ici 2030 et étendons ce que nous comptabilisons pour inclure les activités de type 3, qui comprennent nos chaînes d’approvisionnement et de valeur.

Nous ne pouvons pas atteindre un bilan carbone négatif d’ici 2030 sans la nature. C’est aussi simple que cela. Le secteur de la technologie a une obligation d’investir dans la nature, mais celle-ci représente également une incroyable occasion d’améliorer notre façon de gérer les ressources naturelles de la Terre. Nous reconnaissons qu’il existe un marché incroyable à conquérir, non seulement pour opposer la nature à la croissance, mais aussi pour trouver une manière d’allier ces deux aspects. Ce sera un élément important de la transition de l’économie mondiale vers une économie à émissions de carbone nulles d’ici 2050.

Libérer la puissance des données environnementales

La mesure du carbone dans l’environnement est essentielle pour comprendre et améliorer le rôle que la conservation et les solutions ancrées dans la nature peuvent jouer dans l’atténuation du changement climatique. Pour élaborer des stratégies efficaces de réduction du carbone, nous devons d’abord comprendre où nous en sommes aujourd’hui et où existent les plus grandes occasions de réduction. C’est ici qu’entre en jeu l’ordinateur planétaire de Microsoft. En agrégeant les données environnementales du monde entier et en les connectant à l’apprentissage automatique, l’ordinateur planétaire aidera les scientifiques, les écologistes, les gouvernements et les organisations environnementales à surveiller, à modéliser et à gérer les ressources naturelles de la planète.

Cet accès aux données environnementales, propulsé par l’apprentissage automatique, change la donne. En 2000, les Nations Unies ont lancé une première évaluation pour mieux comprendre l’ensemble des espèces, de la biodiversité et des écosystèmes du monde. Cette évaluation, effectuée en collaboration avec 1 300 experts du monde entier, a duré près de cinq ans, et la réalité est que nous ne pouvons plus attendre aussi longtemps. Évaluer la santé de la planète doit devenir une pratique plus durable et intégrée qui nous permet de comprendre exactement la situation actuelle en temps opportun afin de prendre des décisions de façon intelligente. Nous avons maintenant la possibilité d’utiliser l’architecture de l’ère de l’information, qui comprend les données, l’informatique en nuage, l’IA et l’apprentissage automatique, pour accélérer la création d’un avenir durable sur le plan environnemental.

Étant donné l’évolution continue des données et des services infonuagiques, leur incidence sur l’environnement ne peut être négligée. Nous avons récemment lancé le tableau de bord sur l’incidence des émissions de Microsoft (anciennement connu sous le nom de Suivi de la durabilité de Microsoft). Il s’agit d’un outil qui aide les clients du nuage Microsoft à comprendre, à suivre, à signaler, à analyser et à réduire les émissions de carbone associées à leur utilisation du nuage. Le tableau de bord sur l’incidence des émissions fait partie de notre engagement à lutter contre nos propres répercussions environnementales et à aider nos clients à faire de même.

Agir, ensemble

Pour surmonter les plus grands défis de la société en matière de développement durable, nous devrons marier la technologie aux sciences de l’environnement. Nous savons que l’IA et la puissance de l’informatique en nuage seront essentielles pour inverser les conséquences du changement climatique, car elles permettent aux innovateurs de recueillir, de traiter et d’analyser des données à une échelle et à une vitesse jusque-là inimaginables. Au cours des trois prochaines décennies, nous devrons réaliser des percées technologiques à la hauteur des innovations qui nous ont amenés sur la lune. Trouver les bonnes solutions nécessitera une réflexion originale, une grande passion et de la créativité. Nous attendons avec impatience de voir les propositions du Défi techno Nature X Carbone du WWF-Canada et de poursuivre les conversations avec nos clients sur la façon dont nous pouvons bâtir un avenir plus durable tous ensemble.

 

Related Posts